Daniel Pelletti (1998)

L’œuvre sculptée de Marie-Noëlle de la Poype

Serait-elle formes chamaniques, celles dont la vocation plastique matérialise des mythes collectifs ou démonstrations anatomiques animées de pouvoirs surnaturels.

Ou tout simplement des pointes érigées primitivement pour faciliter la communication avec Icare tombé des étoiles. Toutes les pistes sont probables, même l’ironie, j’entends un ensemble dédié à la fertilité. Qui sait ?… Marie-Noëlle a assimilé les grandes leçons du passé le plus lointain quand le créateur-chasseur vouait à l’os un intérêt unique et vital. L’organe transformé en outil ou œuvre d’art souvent lacéré de gravures ou de traces polychromes distingue l’homme de l’animal et est le premier témoignage de notre volonté libératrice, 30.000 ans avant nous.

Tu cherches ton inspiration dans la matière première trouvée dans les ossuaires baleiniers laissés au hasard de campagnes de chasses séculaires.

Tout est embûche, l’éloignement, la recherche, les transports et aussi la conservation, pour enfin atteindre la puissance de l’œuvre devenue autre réalité.

Tu totémises « l’instinct » de notre temps pour peut-être échapper à sa possession incantatoire.

Ta sculpture je la vois devant nous dédiée aux humains si fragiles quelquefois mais capables aussi d’atteindre les recoins les plus secrets de l’univers.

Daniel Pelletti, peintre, directeur d’académie des beaux-arts

1998