Eglantine Fabre (2020)

De l’art-à-porter

 

 

Pour les anthropologues, l’ornement est primordial, à la fois porteur d’universalité et socle du répertoire esthétique des sociétés premières. La parure apparait comme la figure de proue de l’art sous l’une de ses formes les plus reculée. Il était donc tout naturel pour MNP de faire de ses os de cétacés centenaires des œuvres à porter.

Pendentifs, plastrons, bagues, broches, boucles d’oreilles conservent la force du matériau premier sculpté et s’habillent. Ils s’ornent de pierres précieuses, revêtent parfois l’encre de chine, ou apparaissent dans leur plus simple appareil : brut. A la fois doux et vallonné au toucher, avec leurs formes totémiques, sensuelles ou angulaires, ils se font l’écho des premières sculptures de MNP.

Et c’est bien ce que sont ces bijoux : des talismans à porter, des totems à poser. Loin de la peau, farandoles de sculptures miniatures sur leurs socles d’ardoise, ils s’élèvent telles des figurines antiques. La communion de deux vivants : la nature et l’être humain.